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République confisquée de Senghor à Diomaye : 65 ans de gardes à vue pour délit de parler ? Par Ndiawar Diop

République confisquée de Senghor à Diomaye : 65 ans de gardes à vue pour délit de parler ?
Par Ndiawar Diop.

Sénégal: est-ce là où la liberté d’expression expire… sous l’ordre du parquet?

La garde à vue, est-ce l’arme favorite des paresseux de la démocratie avec les Procureurs ou pyromanes de la République ?

Non ! Le Sénégal ne peut être le pays où penser devient un crime d’État !

Au Sénégal, on peut changer de président, d’Assemblée ou de régime, mais il y a une chose qui ne bouge jamais : la passion des procureurs pour la garde à vue… surtout quand il s’agit de délits d’opinion. On dirait que leur mission n’est pas de défendre la loi, mais d’emprisonner toute pensée libre, tout esprit critique, tout mot de travers. Une spécialité bien nationale, cette criminalisation de l’opinion.

Depuis l’indépendance, critiquer le chef de l’État, même timidement, suffit à déclencher la machine judiciaire. « Offense au chef de l’État » : cette formule grotesque est devenue une incantation magique, capable d’envoyer n’importe qui derrière les barreaux. Un sketch qui tourne en boucle depuis Senghor, et qui se joue sans humour, avec des cellules en guise de coulisses.

Et pourtant, ailleurs, dans ces démocraties que l’on regarde souvent de travers, les chefs d’État se font huer, gifler, asperger, caricaturer. Et les procureurs ? Rien. Silence radio. Parce qu’on y comprend que la démocratie, ce n’est pas museler, mais écouter. Ici, en revanche, certains procureurs se prennent pour des croisés de la censure, prêts à dégainer la garde à vue à la moindre dissonance.

Faut-il rappeler que sous Senghor, Diouf, Wade, Macky Sall… et aujourd’hui Diomaye Faye, les mêmes scénarios se répètent ?
Peu importe le locataire du Palais, tant que les procureurs peuvent faire pleuvoir les poursuites sur les gêneurs. Ce zèle traverse les régimes, fidèle non à la justice, mais au pouvoir en place. On ne parle plus d’un réflexe institutionnel : c’est une habitude bien rodée, un système.

La preuve ? Il suffit de voir la longue file des victimes : Assane Diouf, Adama Gaye, Cheikh Yérim Seck, Bah Diakhaté, Abdou Nguer, Moustapha Diakhaté (à deux reprises !) et tant d’autres … Tous passés à la moulinette pour des propos, des tweets ou des analyses. Et toujours les mêmes accusations : « offense », « fausses nouvelles », comme si penser autrement était devenu une infraction.

Le plus ironique ? Ceux qui hurlaient hier à l’injustice ( Sonko, Diomaye et leurs compagnons de Pastef) gardent aujourd’hui un silence assourdissant. Eux qui ont connu la prison pour leurs opinions tolèrent désormais que d’autres y soient envoyés. Est-ce le FAYANTO ou la revanche?
Où est donc passée la fameuse rupture ? Où est la révolution des libertés tant promise ? On attendait un nouveau souffle démocratique. On hérite d’un vieux scénario avec des acteurs changés.

Sérieusement, qui offense qui ? Offenser un président en démocratie, c’est comme offenser un caissier dans un supermarché parce qu’il a rendu la monnaie avec une pièce sale. Ça n’a pas de sens. C’est comme si l’ego présidentiel était un trésor national à protéger coûte que coûte par une brigade d’honneur judiciaire.

Mais qu’est-ce que c’est que cette justice ? Une milice juridique au service du prince du moment ou une institution censée garantir l’équilibre et le respect des libertés ?

Pourquoi donc nos procureurs semblent-ils déterminés à défendre les régimes plus que la République ?

Serait-ce une fidélité malsaine ou une stratégie pour se faire bien voir du prince du moment ?
En tout cas, ils sont les seuls à réussir à transformer l’opinion en délit. À ce rythme, il faudra bientôt un visa pour penser.

Pourtant, ils ont aujourd’hui les moyens de faire bouger les lignes. Une majorité à l’Assemblée, un pouvoir légitime… Qu’attendent-ils pour réformer ces lois obsolètes, abolir les délits d’opinion, faire taire les abus de certains procureurs qui confondent autorité judiciaire et fidélité politique ?
Le vrai sabotage, ce n’est pas la critique des citoyens : c’est ce silence complice devant une justice qui dysfonctionne.

La démocratie ne se mesure pas à la fréquence des élections mais à la liberté qu’a le peuple de s’exprimer. Et aujourd’hui, au Sénégal, cette liberté est en sursis. À force de judiciariser la parole, de faire des idées un danger public, on détruit les fondements mêmes de la République. Il est temps que cela cesse. Basta Waay!

Si les procureurs veulent vraiment défendre la République, qu’ils commencent par protéger le droit des citoyens à parler, contester, débattre. Sinon, qu’ils rangent leurs mandats, et laissent enfin cette République respirer.

Kharal Sakh Ma Nopi, Bala Nioumay Sopi, wala Tothie Sama Bop Bi !

Par Ndiawar Diop
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